Sajama
Après avoir traversé le aprc Lauca, nous voilà à la frontière bolivienne. On se rend compte qu’il nous reste pas mal de produits frais mais on ne sait pas si c’est un problème ou non. A certaines frontières, tous les produits frais partent à la poubelle…
Après quelques formalités, un douanier vient inspecter le camping-car à la recherche de produits frais illicites… il trouve les oignons… Je lui propose de les cuisiner et que nous passions la frontière plus tard.
“Je ne crois pas que vous allez cuisiner maintenant” d’un ton assez ferme et sans palabres possibles.
oups… Ensuite il trouve des saucisses… Oh non…
Finalement après quelques échanges de tout et de rien, il se décontracte et on finit par faire cuire nos saucisses et nos oignons à côté de la cahute des douaniers. Quand c’est cuit, on lui propose de venir voir et même on l’invite à manger ! mais il déclinera l’invitation. Dommage, une fois radouci, il était très agréable…
Enfin, nous arrivons à Sajama où nous étions il y a un peu plus de 10 ans. Nous avions rencontré un guide et sa famille, Santos et Rosa, et nous espérions passer un peu de temps dans la communauté…
Petite présentation des alentours de Sajama :
Le Parinacota et le Pomerape, les deux volcans jumeaux à la frontière avec le Chili:
L’église de Sajama :
Et quelques constructions près du village :
Nous sommes donc arrivés à Sajama le dimanche de Pâques, il n’y avait pas grand monde, nous nous sommes dit que nous avions fait des plans sur la comète en imaginant de belles rencontres. Nous étions un peu déçus… Nous ne savions pas si nous allions rester dans le village ou nous poser plus loin, à la sortie, vers les sources d’eaux chaudes. Finalement, nous avons opté pour la place du village au moins pour une nuit sur les conseils d’un villageois. Nous sommes allés plusieurs fois chez Santos, mais il n’y avait personne. Le lendemain nous avons ouvert la porte de notre camping-car et les personnes qui passaient jetaient un coup d’œil discret. Une femme est venu se poser sur un banc non loin du camping-car avec un bébé sur le dos… Je suis allée discuter avec elle de sa vie, de mon travail en France (je donne des cours de portage en écharpe) et une amie à elle s’est jointe à nous. On continue de discuter et finalement je les invite à rentrer dans notre chez nous. On papote et on se rend compte que la 2eme personne est Rosa, la femme de Santos !!! Elle nous invite l’après midi à prendre le maté chez elle… ICoïncidence sympa!!!
En attendant, quelques visages et scènes de vie sur la place du village…
Le midi, nous avons essayé de trouver un enseignant à la sortie des classes pour que les enfants puissent aller à l’école voir comment ça se passe. On en a chopé un au vol qui allait avec sa classe à “la cantine” :
Il nous dit aussiôt “donnez à votre fils un bol, il va manger avec nous!” Léo était enchanté, on lui a donné son bol et il a disparu au milieu des maisons du village pour aller manger. J’étais pas très tranquille tellement ça s’est passé vite. 20 minutes plus tard, il revient au camping-car accompagné de quelques enfants : démonstration et cours de diabolo et jonglerie puis tout ce petit monde est entré pour découvrir notre maison roulante qui est plus équipée que leur maison (eau “presque” courante, WC, douche…) Ils ont joué aux playmobil, lu des livres - un sur les sommets des Andes, dont le Sajama, vu des cartes… Ils ne voulaient plus sortir. Nous faisions office de Bibliobus et de ludobus !
Cours de géographie :
Les copains de Léo :
Cours de français par Joël suivi d’un autre d’Aymara (langue indigène) par les enfants.
Puis le bibliobus : les filles traduisent avec moi du français à l’espagnol sans problème alors qu’elles n’apprennent pas le français à l’école…
Pendant ce temps Joël est parti avec un autre enseignant marcher vers le Monte Cielo (un belvédère sur la vallée de Sajama)….. Le maestro nous a invité pour le repas du soir et Joël lui a offert un vélo qu’on utilisait quasiment pas !
Le lendemain, emploi du temps chargé pour toute la famille :
9h00 : RDV à l’école pour que Léo et Iban aillent en classe.
10h : aide à la construction de murs en adobe pour Joël et aide à la cuisine pour Chloé avec Rosa
12h : repas avec Santos et Rosa
14h : Tournoi de foot pour Joël (à 4200m d’altitude, le souffle est vite court)
16h : réunion de parents d’élèves pour Chloé afin de préparer l’anniversaire de l’école du village
18h : Repas chez Santos et Rosa
Préparation des gâteaux :
Préparation de la soupe : après avoir pelé les pommes de terres déshydratées il faut les écraser à la pierre, la viande est également débitée à la hache sur cette même pierre:
Joël et Santos montent les murs en adobe d’une nouvelle chambre :
Et enfin le repas :
Les jours se sont suivis, plein de contacts pour les enfants et pour les adultes. Léo et Iban sont allés à l’école 15 jours et ont préparé l’anniversaire de l’école dont un défilé folklorique à discipline…militaire! Tous les élèves avaient l’uniforme et nos enfants avaient des tenues “similaires”. Ils ont fait sensation auprès des autres parents ! Léo était très concentré pour marcher au pas et garder les bonnes distances avec ses camarades de devant de gauche et de droite…
Iban était plus décontracté… il nous faisait coucou de la main dès qu’il nous voyait !
La fille ainée de Santos et Rosa, porte-drapeau, fonction réservée aux meilleurs élèves…
Les spectateurs :
Visite de l’école (Iban à la droite de l’instituteur):
Je n’ai jamais vu une classe 8 élèves avec autant de bruit !!!
Après la classe les enfants partent avec un instituteur “freddy” s’occuper de son bébé lama :
Nous sommes allés passer une nuit à la laguna Huayna-Khota,
visiter le village de Tomarapi
puis nous baigner dans les aux eaux thermales de Sajama que nous avions déjà goûtées 10 ans plus tôt… le site est maintenant payant avec une rotation des villageois pour tenir l’entrée!!!
Nous sommes aussi allés en camping-car dans un petit village en face de Sajama pour voir la mère de Rosa qui s’occupe du troupeau de lamas familial, par une piste plus que douteuse… mais notre engin est plus passe partout qu’on ne le pensait !!!
Voici quelques photos des lamas et alpagas :
et d’alpagas à la laine un peu plus chaude et la viande un peu meilleure :
Nous voulions aller jusqu’au salar d’Uyuni (le plus grand lac de sel du monde) mais c’était la saison des pluies et il y a 20 cm d’eau sur le lac de sel… ce n’est vraiment pas bon pour les véhicules. Du coup, on se prend les service d’un chauffeur de 4X4 et on va passer 2 nuits sous la tente sur l’Isla del pescado une île au coeur du salar. En chemin, nous verrons des chulpas, des lamas, de la pollution.
Notre guide, Juan était super, il nous a conté les légendes des montagnes du coin, comme celle du sajama, il s’occupait super bien des enfants, s’arrêtait sans râler chaque fois que Joël voulait prendre une photo... Si vous êtes dans le coin et si vous avez besoin de ses services, n’hésitez pas !!! Tout le monde le connait au village, il habite sur la place et s’appelle Juan Caballero.
On fera un article spécial Salar.
Avant de partir pour le salar, il nous manquait un vélo que nous prêtions aux enfants du village. Comme il n’était pas revenu avant notre départ, nous avions dit à quelques enfants et quelques adultes de le ramener à Santos et Rosa si il le revoyait. A notre retour du salar, pas de vélo… Nous avertissons les gardes du parc, sur le conseil de Juan et là, toute la communauté se mobilise pour retrouver le vélo…
Joël partira faire l’ascension du Parinacota, avec Santos, et pendant ce temps là il faudra que j’aille à la réunion du village expliquer en quelles circonstances le vélo “a disparu” sous une cinquantaine de paires d’yeux… bien sûr en espagnol… J’avais l’impression de passer le BAC !!!
Bref, le vélo est réapparu, le village a gardé son honneur (c’est eux qui le disent, pour nous ce n’était pas dramatique) et tout est bien qui finit bien… mais quelle épreuve!!
Pour l’ascension du Parinacota, je suis parti avec Santos dans l’après-midi en direction du camp de base.
On a planté la tente au premier camp avec un beau coucher de soleil. Il est indiqué sur un rocher 4700m d’altitude mais ce doit être un peu plus.
A 3h du matin, le réchaud ronronne pour nous préparer un maté (infusion) de feuilles de coca bien chaud et faire chauffer l’eau pour qu’elle ne gèle pas de suite dans les gourdes.
A cette saison le Parinacota est recouvert de neige quasiment jusqu’au camp de base, d’autant qu’il a neigé quelques jours avant.
La montée se passe très bien. Le cône du volcan est globalement régulier et il n’y a aucun passage technique. C’est de la marche sur neige et glace.
Il y a juste à supporter la longueur de l’asecnsion (1500 à 1650m de dénivelée quand même) et l’altitude car le sommet est tout de même à 6340m d’altitude!
Arrivé au sommet, c’est un impressionant cratère béant et une vue qui s’étend à l’infini sur l’altiplano.
Si vous êtes intéressés par l’hostal-restaurant (hostal dorado) de Rosa et Santos, qui vaut vraiment le coup s’ils sont disponibles, il se situe à la sortie du village en direction des eaux chaudes. Dites leur que vous connaissez Joël et Chloé, ils vous ferons un superbe accueil…
Au revoir la petite famille, on se revoit dans 10 ans ? Merci pour cet accueil, vous resterez toujours dans notre cœur.
Nous quittons Sajama au bout de 4 semaines… on en aura bien profité mais on était content de repartir sur la route… direction La Paz, capitale de la Bolivie que nous avions visité et adoré il y a 10 ans là aussi…