Sur la route de Pumalin
Nous avons donc quitté Coyhaique avant le blocus général, et sommes remontés vers le nord sans le plein d’essence de notre véhicule et comme les distances sont longues entre deux villages avec pompe, j’étais un peu inquiète.
Sur la route nous avons eu un barrage routier… pas de problème, une partie de Monopoly se met en route ainsi que le repas et de temps en temps, Joël avance de 5 mètres. Mais alors qu’on est bien installé pour manger, sauf Joël qui est aux toilettes dans le camping-car, on nous fait signe d’avancer et de passer… c’est donc à moi de vite prendre le volant… Ils font cramer des pneus sur la route et ils ont dégagé un petit passage sur la droite. Il y a plein de gens, toutes les personnes qui manifestent… il faut que je passe avec mon gros truc sans toucher les gens, sans m’approcher trop près des pneus en flammes! Je me lance, rapidement coaché par Joël qui est revenu, grrr, il aurait pu être plus rapide !!! Je me débrouille très bien, on sent la chaleur des flammes dans le camping-car et je regarde partout pour ne rien toucher sous les encouragements des manifestants… Je suis quand même passée, ouf !! J’avoue que j’étais quand même fière de moi devant autant de public! Dommage, on n’a pas de photos (mais que faisait le photographe !).
La route est bondée d’auto-stoppeurs, on en prend souvent mais comme on avance comme des fourmis c’est pas toujours très intéressant pour eux et nous. Un jour, cependant, nous avions dans le camping-car 2 chiliens et 3 israéliennes. Nous échangeons beaucoup avec les hommes mais du côté des filles c’est silence radio… On se rend compte que les israéliens ne sont presque jamais dans une dynamique d’échange et on le regrette. Tant est si bien que sur la carreterra Austral, les Chiliens mettent sur leur sac à dos un drapeau de leur pays, car ils sont pris beaucoup plus vite !
On est maintenant rentré dans la zone la plus humide du Chili. La végétation est d’une densité incroyable, l’écorce des arbres est rarement visible sous les mousses, lichens et fougères qui poussent dessus.
On est bien loin du paysage de Pampa, plutôt désertique et dégagé à perte de vue qui se trouve quelques dizaines de km à l’est de l’autre côté des Andes en Argentine!
On adore! Même quand la pluie est là, les balades restent agréables et passionnantes.
Petite balade en milieu humide et verdoyant dans le parc national de Queulat…
La végétation devient un support ludique… pour toute la famille !!!
Flore colorée, lichens et fougères :
Quelques oiseaux du coin quand même:
le chucao, oiseau commun des sous-bois qui s’approche sans crainte de nous
son cousin le huet-huet, moins commun et dont le cri n’est autre que ouet-ouet!
le martin-pêcheur
le comesebo andino et fiofio silbon
et le colibri rubis qui est un des principaux pollinisateurs des fuschias abondants ici :
De nombreuses cascades jalonnent la route, parfois moyennant de petites randos sur de magnifiques sentiers en sous-bois…
On a aussi vu un petit homme des bois !
Vues en vrac depuis la carretera austral :
un des nombreux élevages de saumons dans un fjord. Ces élevages maintenant trop répandus sont malheureusement à l’origine d’une grave pollution de certains fjords.
Décontraction dans les thermes de Puyuhuapi : en plus de la belle vue et du cadre superbe, dauphins et loutre ont fait leur apparition dans le fjord.
Nous ne sommes alors plus très loin de la ville de Chaiten, de son volcan et du parc de Pumalin dont on vous parlera dans le prochain article…